Gautier Caton, au premier plan, et Marius Lemaire ont pris leurs marques depuis le 9 février 2017, date d’ouverture du crématorium.


Avec 632 crémations à son actif depuis son ouverture en 2017, le nouveau crématorium de Theillay (Loir-et-Cher) a doublé ses prévisions. Une aubaine pour la commune.


 

La mort ne connaît pas la crise a-t-on coutume de dire, le secteur économique qui s’y rattache non plus. A la tête du crématorium de Theillay, le second du département après Blois, la famille Caton n’a pas mis longtemps à vérifier l’adage. « Depuis le 9 février 2017, on a réalisé 632 crémations », annonce en effet Gautier Caton, le directeur général de la SAS Caton, qui en prévoyait entre 300 et 350 seulement, à l’heure du premier bilan. Pour comparaison, le crématorium de Blois en a réalisé 718 en 2015.

Jusque Saint-Aignan ou Gien

Ce chiffre record s’explique en partie « par la fermeture pour maintenance des deux crématoriums de Bourges et Châteauroux quelques jours chacun », précise Marius Lemaire, le directeur du crématorium local qui travaille avec un salarié. Mais pas uniquement. Si une cinquantaine de crémations sont à mettre sur le compte de ces fermetures ponctuelles, ce très bon démarrage s’explique surtout par l’absence de crématorium à moins d’une quarantaine de minutes de route.
En témoigne la provenance des familles, d’Orléans, Tours, Châteauroux, jusqu’à Saint-Aignan ou encore Déols et Gien, énumèrent les professionnels qui travaillent « en lien avec 31 opérateurs funéraires. » Au-delà de l’atout « centralité » de Theillay, le directeur général met aussi en avant le crématorium lui-même, « un concept dernière génération, de proximité », dans le cadre d’une gestion en délégation de service public. Et Gautier Caton d’expliquer avoir revu l’amplitude horaire du crématorium aux moments d’activité soutenue, comme en janvier dernier lorsque l’établissement a enregistré 80 crémations contre une quarantaine un mois normal. « Il était inconcevable de laisser les familles avec dix jours d’attente. On ne peut pas se contenter de mettre le chauffage, d’allumer la lumière et le four, notre métier est d’accompagner les familles », assure le directeur général, satisfait du lien tissé avec la municipalité et les habitants.

Déjà 35.000 euros pour la commune

Ce que confirme Gérard Chopin, satisfait de voir l’équipement définitivement adopté, « sans aucune nuisance. Ça n’a rien coûté et ça rapporte. » Après avoir bataillé près de huit ans pour voir aboutir le projet, le maire de Theillay est d’autant plus heureux qu’il mesure déjà les retombées économiques. Entre la taxe de crémation (45 €) et la revente du métal des prothèses, ce sont 35.000 € qui sont déjà tombés dans l’escarcelle communale en un an. Sans compter les effets indirects pour les commerces et le territoire, complète Gérard Chopin : « Le crématorium fait découvrir le village à des gens qui ne connaissaient pas Theillay. »

Après avoir investi 2 millions d’euros dans la construction et l’aménagement du bâtiment, la SAS Caton a déjà un nouveau chantier en attente. La création d’une salle de convivialité pour les familles prévue dans les murs de l’entreprise voisine qui a été rachetée, avec son terrain de 6.000 m2, un moyen de gagner des places de stationnement.
De quoi creuser encore un peu plus son trou à Theillay et faire grimper le taux de crémation du territoire. Un taux d’environ de 35 % au niveau national, 40-45 % à Orléans et 50 % à Bourges. Mais « ici on doit être à 23 ou 24 % », estime Gautier Caton qui sait qu’en zones rurales la tendance est encore à l’inhumation. Même au rythme d’1 ou 2 % par an, il faudra probablement s’attendre à voir l’écart se creuser.

 

Source : La nouvelle république

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